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samedi 13 juin 2020

T'es-tu lavé les mains ?

                 

Les affaires ont repris sérieusement pour moi mardi 2 juin après-midi, une mission de remplacement m’étant confiée dans l’école maternelle la plus éloignée de mon domicile.

Échelonnement des arrivées et des départs des élèves oblige, l’on m’a donné le créneau de 9 heures à midi et de 14 heures à 16 heures 30, ce qui m’a permis, le matin, de partir de chez moi à une heure raisonnable ; c’est-à-dire que je n’ai pas eu à avancer mon réveil comme si j’avais dû prendre mon poste à 8 heures 30, soit être sur place aux environs de 8 heures.

Car, comme tout le monde le sait, dans les écoles et surtout en maternelle, les enseignant-e-s arrivent en avance ; le travail commence avant que les élèves ne soient en classe, il y a toujours des photocopies à faire, du matériel à préparer…

Mardi après-midi, donc, j’agence la salle de classe à ma façon en respectant la distanciation physique préconisée, en attribuant à chaque élève un espace personnel et un « matériel de base » : crayon à papier, assortiment de crayon de couleur et de feutres pour colorier et dessiner, paire de ciseaux, flacon de colle, ardoise et feutre effaçable, barquette contenant des pots de pâte à modeler et les ustensiles qui vont avec (rouleau, couteau, moule emporte-pièce).

À partir du jeudi 4 juin, j’aurai sous ma responsabilité un groupe d’enfants reprenant le chemin de l’école après presque trois mois d’interruption : il faudra « y aller mollo » avec eux, tout en intégrant ces précautions drastiques mises en place contre la diffusion du virus.

Attention danger ! Port du casque masque obligatoire pour les adultes ! Toute la journée, sauf pour manger, même pendant les récrés. L’application du protocole sanitaire est très stricte, jusqu’à en avoir la nausée, au vu du zèle des enseignant-e-s à le faire respecter par des enfants entre 3 ans et 6 ans et à les diriger comme de petits soldats.

Nour, Carla et Sefora (en grande section), Raphaël (moyenne section) et Narjes (petite section) sont présent-e-s tous les jours et s’adaptent facilement aux nouvelles contraintes scolaires. Se laver les mains (avant d’entrer en classe, avant et après le passage aux toilettes, avant et après la récréation, avant la cantine ou le retour à la maison, soit une dizaine de fois dans la journée) ne leur pose aucun problème, les gestes sont déjà intégrés.

Alors à quoi bon leur seriner la comptine du lavage des mains avec le serpent, le hérisson, l’ours, le ver de terre, la poule et le koala ? Ils savent, ils ont compris, ils le font avec le sourire ; d’autant plus que pour se rincer, l’eau est tiède, c’est agréable !

    Concernant les porte-manteaux, il doit y avoir une distance entre les vêtements. Chacun de mes petits élèves aura, au-dessus du sien, une étiquette avec son prénom et son dessin (dessine-toi avec ta famille) ornementé de gommettes en forme d’étoile dorées ou argentées.

         Avec cinq enfants en moyenne dans ma classe (mes autres collègues en ont une dizaine), le langage est très présent, chacun-e peut s’exprimer comme bon l’entend, en français, en anglais, en arabe, en roumain, en portugais. Je suis là pour gérer le temps de parole, je pose des questions, je réponds aux leurs, les conversations sont intéressantes.     

Gabriel, Fabio et Axel (en petite section) ne seront présents que par intermittence, ce sera un peu plus compliqué de les empêcher de toucher à tout ce qui se présente dans leur champ de vision. Mais il y a suffisamment de jeux, de puzzles, de matériel éducatif dans la classe pour qu’ils choisissent ceux qui leur plaisent et qu’ils puissent les manipuler à leur table attitrée ou par terre (sans qu’ils se les échangent, évidemment) et ainsi satisfaire leur curiosité et leur soif de découverte.

À partir du lundi 9 et jusqu’au vendredi 12 juin (dernier jour de mon remplacement), Amel sera ma « dame de service ». Nous préparerons ensemble, avec les enfants, de grandes cartes décorées et des cadeaux pour « la fête des cœurs » instituée dans l’école ; nous y prendrons beaucoup de plaisir.

         Comme les arrivées et les sorties, les récréations sont échelonnées. Je partage la cour avec une collègue particulièrement gratinée, qui hurle à tout bout de champ sur les gamins qui s’approchent trop près les uns des autres.

Moi je dessine des marelles, des parcours ludiques à la craie sur le goudron, j’engage les enfants à les suivre, puis ils inventent le leur ; ils tracent aussi des maisons, des soleils, des fleurs, des personnages, des nuages, des tourbillons, des cœurs, des ronds, des carrés, des vagues, des zigzags, des lettres, des mots…

         Pendant ce temps, ma collègue s’évertue à nettoyer les guidons des vélos et des trottinettes (que les enfants ne peuvent s’empêcher de se prêter) avec de la solution hydroalcoolique en spray, parce que « le virucide sent mauvais et qu’il laisse des traces ». Je n’ose même pas lui dire que ce qui est utilisé pour les mains n’a pas d’effet sur les surfaces, enfin c’est ce que j’ai compris, à quoi bon de toute façon, chacun reste sur sa position, dans sa compréhension et son interprétation du monde d’après et de ce qu’il convient d’y faire ou pas.

Ah oui, je n’avais pas fait gaffe, je n’y pensais même pas, interdiction formelle de toucher aux poteaux métalliques se trouvant dans la cour ! Moi j’ai eu la mauvaise idée de les intégrer dans mes parcours, les enfants devant tourner autour en suivant la boucle tracée au sol… Ma collègue ne s’est pas gênée pour punir certains de ses élèves le long du mur (qu’ils touchaient aussi) parce qu’ils l’avaient fait, il y en a qui pleuraient.

Ça m’a rendue dingue, cette surveillance à outrance, ces rappels incessants à la distanciation, ces injonctions à contrôler son corps, à s’éloigner des autres, à ne pas bouger, à rester tranquille. Merde, on n’est pas dans un Ehpad ! Et quand bien même ! Quelle violence, pour un enfant,  cette privation de liberté jusque dans ses mouvements! Quelle exagération, même en zone orange !

We don’t need no education

We don’t need no thought control

No dark sarcasm in the classroom

Teachers live the kids alone

Hey teachers live the kids alone

All in all it’s just another brick in the wall

All in all you’re just another brick in the wall

(Pink Floyd, 1979, merci à JFred de m’avoir rappelé ces paroles exprimant parfaitement mon ressenti)

     Dès lundi 15 juin, une nouvelle mission m’attend dans une école maternelle bien plus proche de chez moi. J’y avais encadré à deux reprises des enfants de soignants, que des filles, dans une ambiance détendue et bienveillante. J’espère que ce sera toujours le cas.

mercredi 27 mai 2020

La cour des grands

Hier matin un peu avant huit heures, prête à partir, je téléphone à la secrétaire de l’inspection pour lui faire part de ma difficulté à retourner dans l’école où travaillait Odile, je lui explique pourquoi. 

Elle me répond qu’il est inutile d’exposer des arguments supplémentaires, l’inspecteur est à ses côtés et me propose de rester à mon domicile, on m’appellera si c’est nécessaire. J’objecte et revendique la possibilité de me rendre à mon école de rattachement où je me rends utile : c’est d’accord.

Ce n’est pas de la solitude dans mon appartement dont j’ai besoin, c’est de bouger, de voir du monde, d’aider le directeur et les collègues, d’être en contact avec les élèves, de faire quelque chose de positif au cours de la journée.

Objectif atteint : impression de fiches de travail en salle informatique, soutien à Luqman et Hawa en CE2 pendant que ma collègue fait cours aux quatre CP de son groupe, photocopie et découpage d’étiquettes au nom des élèves qui reviendront mardi 2 juin (Siraj est dans la liste, j’en suis contente, il fait partie des élèves décrocheurs), installation et encadrement d’un nouveau parcours sportif dans la cour des grands pour la récré de l’aprèm…

Aboubacar m’avait demandé « beaucoup de sauts » il est servi, il me remercie en riant, il m’aime bien comme maîtresse. Mon collègue Charles de retour à l’école a pris en charge les CM2, il les chronomètre sur le parcours, attention aux pénalités si l’on ne le respecte pas scrupuleusement !

« La cour des grands » c’est aussi une chanson de Luke sur l’album « La vie presque » datant de 2001 (ce qui vint ensuite fut nettement plus bourrin et inintéressant), les paroles sont plombantes mais extrêmement lucides sur ce qui attend tous ces chérubins en culotte courte en survêtement de marque.


lundi 25 mai 2020

Blue Monday


Ce matin, aux alentours de neuf heures quinze (j’étais en salle informatique dans mon école de rattachement pour effectuer des impressions), appel de la secrétaire de l’inspection qui, suite au décès brutal d’une enseignante au cours du week-end, me demande de rejoindre au plus vite l’école élémentaire du village d’à côté, celle où j’avais passé la première semaine de rentrée post-confinement, la même où suite à mon remplacement de trois semaines en CE1B, j’étais tombée malade toute la durée des vacances d’hiver.

Je pose alors la question qui me vient aux lèvres : « Qui est-ce ? » Et là je tombe des nues, la collègue de mon âge avec laquelle j’avais partagé mes repas durant cette semaine particulière a été victime d’une rupture d’anévrisme, une cellule psychologique est mise en place dans l’école, je dois aller là-bas en renfort, sur ordre de l’inspecteur.

Je lance les impressions qu’il me reste à faire, je termine mon café, je passe aux toilettes, j’informe le directeur de mon départ et pour quelle raison ; il me dit qu’il faut penser à profiter de la vie puisqu’elle peut s’arrêter d’un instant à l’autre, il me conseille de faire attention sur la route.

Lorsque j’arrive, des enfants sont en récréation dans la cour, c’est le collègue de CP qui vient m’ouvrir, ils travaillaient ensemble, Odile et lui. À l’intérieur de l’école il y a des personnes masquées que je connais et d’autres, missionnées par l’inspection académique, que je connais pas, on se présente et on échange dans les couloirs, j’évite de regarder du côté de la classe d’Odile, j’entends sa voix, je redescends pour voir le directeur, lequel me confie qu’elle n’a pas souffert, que c’est arrivé jeudi dans sa maison en compagnie de ses enfants, qu’elle est morte d’un coup, que les secours n’ont rien pu faire.

Merde, quoi ! Odile, 57 ans, née la même année que moi, qui il y a deux semaines me parlait des vacances qu’elle comptait prendre cet été dans les Pyrénées en camp GCU, Odile qui venait d’être grand-mère, qui depuis le confinement avait accueilli dans sa maison son fils, sa fille, sa belle-fille (étudiants) et sa petite-fille, Odile qui a appris à lire à des centaines d’enfants, qui travaillait dans cette école depuis plus de vingt ans !

Dans le brouillard toute la journée, montrant bonne figure aux collègues et aux enfants malgré le chagrin sous mon masque, osant un regard vers la classe d’Odile et constatant que ses élèves s’y trouvaient avec un remplaçant ; ce n’est pas tous les jours que l’on remplace quelqu’un pour cause de décès, je n’aurais pas aimé avoir cette charge à supporter.

J’ai aidé Anaëlle à travailler, comme je l’avais fait la semaine précédente, j’ai corrigé et classé ses feuilles d’exercices, je lui ai lu la fiche documentaire sur le blaireau, elle a répondu aux questions et je les ai écrites.

Demain non, je n’y retourne pas dans cette école, c’est trop pénible, d’ailleurs une autre remplaçante y est déjà missionnée en tant que renfort pour la semaine. Maintenant, ce sont les grandes filles de CM2 qui préparent le parcours gymnique pour la récréation de l’après-midi ; l’idée a germé, tant mieux, j’ai apporté une petite pierre à l’édifice…

Je ne suis pas indispensable, personne ne l’est ; un jour on est là, le lendemain on n’y est plus, je pense à toi Odile, j’aurais tellement aimé te voir encore et rire avec toi !

« Blue Monday » est un titre du groupe britannique New Order (qui succéda à Joy Division après le suicide de son chanteur Ian Curtis) et fait référence, Outre-Manche, au « jour le plus déprimant de l’année ».

jeudi 21 mai 2020

Mes deux journées à l'école (avant le pont de l'Ascension)


Lundi 18 mai, en route pour l’inconnu, mon portable comme d’hab’ à portée de main sur le siège passager. La secrétaire de l’inspection m’appelle généralement entre huit heures et huit heures quinze, mais là j’ai le temps d’arriver à mon école de rattachement, il presque huit heures et demie.

Le directeur est à la grille pour accueillir les élèves. Sous le préau, ceux qui sont déjà là patientent bien droits et silencieux, leurs pieds sur une ligne blanche tracée au sol respectant la distance imposée, en attendant de passer aux toilettes. Ils sont une quinzaine, il y a deux groupes, chaque enseignante est face à sa colonne, le visage masqué.

Je dis bonjour à mes collègues et aux enfants, je me nettoie les mains avec la solution hydroalcoolique se trouvant dans la poche de mon blouson tout en me dirigeant vers le bureau du directeur pour prendre un masque et le placer correctement sur mon visage afin d’éviter la buée sur les lunettes. La collègue du RASED est là aussi, ainsi que l’infirmière, je suis contente de les revoir pour de vrai !

Après le passage aux toilettes et le lavage des mains réglementaire, le tout mené sur une cadence assez militaire, les enfants se replacent au fur et à mesure sur leur ligne blanche. Puis, sur l’injonction de  leur maîtresse, ils montent en classe en file indienne bien éloignés les uns des autres, on entendrait une mouche voler. Y’a d’la joie, bonjour bonjour les hirondelles…

Dans mon esprit, je ne suis ici que temporairement, l’inspection va m’appeler d’un instant à l’autre ! Je me pose dans le hall d’accueil bien aéré par les deux portes ouvertes, je m’assois sur la chaise à accoudoirs et m’installe au bureau, je garde mon blouson mais je retire mon masque pour me servir une tasse du café de ma thermos, mon téléphone devant moi.

Sur le mur d’en face, la grosse horloge indique huit heures moins le quart. Mais oui bien sûr, entre-temps nous sommes passés à l’heure d’été ! J’approche une chaise, je monte dessus, je me saisis de l’objet pour avancer ses aiguilles, puis je le remets en place. Voilà une bonne chose de faite !

Je parle avec le directeur, la porte de son bureau donne sur le hall, donc on se voit de là où je suis assise. Il est sur son ordi puis au téléphone, alors je le laisse tranquille, je sors mon agenda.

À neuf heures quinze, je téléphone chez le vétérinaire et je prends rendez-vous pour Grigri, le dernier arrivé à la maison suite au décès de Monique, sa maîtresse. Après l’avoir fait tester (leucose féline) et vacciner, la prochaine étape est le tatouage et le détartrage de ses petites quenottes, sous anesthésie. Mercredi 24 juin à neuf heures : « Il sera bien à jeun depuis la veille au soir, vous n’entrez pas à l’intérieur du cabinet, on viendra chercher l’animal. »

À neuf heures trente, j’appelle l’inspection, dès fois que l’on m’ait oubliée ? La secrétaire me demande un instant, elle me rappelle au plus vite, ce qu’elle fait un quart d’heure après : « Vous restez sur votre école de rattachement jusqu’à nouvel ordre. » Bon ben voilà, au moins c’est clair, net et précis. Je m’enquiers auprès du directeur s’il a des choses à me faire faire, il me dit que non, alors je me réinstalle à mon bureau et me plonge dans la lecture de « Cheval de guerre ».

Je viens en renfort auprès des collègues dans la cour de récréation partagée en deux pour éviter le brassage des troupes groupes. Chaque enfant dispose, à l’intérieur d’un cerceau, d’une barquette étiquetée à son prénom avec des jeux dedans : échasses, corde à sauter, toupie, grenouille sauteuse, flacon à bulles… Ah ça les bulles c’est amusant, ils soufflent à qui mieux-mieux, et volent volent, les sphères légères, multicolores, dans le ciel bleu azur !

L’après-midi, j’installerai, avec les moyens du bord, deux parcours sportifs distincts, bien séparés, balisés avec des flèches et des lignes tracées à la craie, l’un pour les « grands » de CM2, l’autre pour le double niveau CP/CE2. Ils courent, ils sautent dedans et par-dessus, ils marchent dessus, ils s’équilibrent, ils bondissent, ils s’ébrouent, ils rigolent… « Attention, ne touchez pas au matériel, il n’y a que moi qui peux le faire ! »


Mardi 19 mai, pas de coup de fil de l’inspection et le directeur compte sur moi pour effectuer une saisie informatique des élèves passant en 6e en septembre 2020. Ce dont je m’acquitte au cours de la matinée, à mon bureau dans le hall d’accueil, sur un vieil ordinateur portable pas très réactif.

Je monte aussi en salle informatique, au deuxième étage, pour effectuer les impressions des fiches de travail données par les enseignant-e-s en distanciel, pour la semaine du 25 au 29 mai. Ces fiches sont destinées aux élèves assistant aux cours en présentiel, et aux familles qui gardent leurs enfants chez eux, qui n’ont pas d’imprimante à la maison et qui par conséquent viendront récupérer les documents à l’école.

L’après-midi, je n’ai le temps que d’installer un seul parcours, côté petits. J’ai apporté mon ordinateur portable et mon haut-parleur en blue tooth, j’installe mon matériel sous le préau et programme l’une de mes compils réalisée pendant le confinement, à dominante reggae, ragga et ryhm’n’blues.

Le grand dadais Aboubacar danse sur « Les cornichons » de Nino Ferrer, le petit Souleymane poursuit son apprentissage du maniement des échasses, Sofiane saute à la corde, Luqman me demande de rehausser le filet fixé entre les deux plots pour sauter encore plus haut, Omar fait des bulles, Hawa s’applique à franchir les obstacles, il fait beau, il fait chaud, la cour est pleine de soleil et du rire des enfants.


Épilogue : Le soir, à la maison, je sors mon téléphone de mon sac et je m’aperçois que l’inspection m’a laissé un message à précisément 12 heures 41. La secrétaire m’informait que l’inspecteur me donnait mon après-midi, je pouvais repartir chez moi, elle me souhaitait un bon et long week-end. Même si j’avais eu ce message en temps voulu, je serais restée à l’école. Le directeur comptait sur moi pour le seconder dans son travail, nous n’étions pas trop de deux pour l’effectuer.

samedi 16 mai 2020

Mes deux journées de rentrée post-confinement


         Jeudi 14 mai, réveil à six heures trente, câlins nez contre truffe rose humide avec Lutin, ma douce beauté toute blanche, avant de sortir du lit. Appui sur le bouton de la cafetière préparée la veille, rituel du nourrissage de mes félins, premier mug de café, lit fait et mis en position canapé, salle de bains, habillage, chaussage, repas froid déposé dans ma lunch box isotherme, deuxième mug accompagné d’une part de gâteau fait maison, rangement de l’ordi dans sa mallette de transport, démarrage de la voiture, trajet sur des routes vides, arrivée à l’école.

         Je n’ai pas de groupe d’élèves attitré ; pour l’inspection je suis là en renfort, une nouvelle mission me sera donnée lundi 18 mai au matin. Les élèves (25 au total) arrivent de façon échelonnée. Pendant que les enseignants les accueillent à la grille, je me poste au niveau des toilettes pour leur faire respecter la distance d’un mètre, je veille à ce qu’ils se lavent correctement les mains, ce qu’ils font tous merveilleusement. Je les félicite les uns après les autres, ils sont très doués !

Ah oui j’ai mis un masque dès mon entrée dans les locaux, chaque enseignant en a deux à disposition pour la journée, ainsi qu’une visière que je m’abstiens de porter, ce n’est pas obligatoire.

Le directeur n’a pas besoin de mon aide alors je vais boire un café (celui que j’ai apporté dans ma thermos) en salle des maîtres, j’ouvre mon ordi, je lis mes mails perso et mes mails pro.

Comme les entrées et les sorties, les récréations sont elles aussi échelonnées. J’occupe consciencieusement le poste stratégique des toilettes, je relaie les collègues qui ont besoin de faire une pause pipi ou une pause clope, je surveille les enfants dans la cour, j’observe leur façon de jouer. Bien éloignés les uns des autres, ils ont l’air de s’amuser malgré les contraintes.

         Nouveau passage aux toilettes avant de remonter en classe (elles sont toutes au premier étage) puis je retourne en salle des maîtres, les collègues se gèrent tous seuls, le directeur aussi…

         Déjeuner en commun à distance respectable, je suis la seule à consommer un repas froid. Les autres ont réchauffé leur plat au micro-ondes, pourtant c’est écrit noir sur blanc dans le protocole : « Proscrire l’utilisation de micro-ondes collectifs ». Je ne dis rien, pas envie de jouer la rabat-joie et de semer le doute, je mastique mon sandwich au pâté de lapin dans une ambiance paisible, détendue.

         L’après-midi, branle-bas de combat. Je demande au directeur la clé de la réserve de sport et j’installe dans la cour un parcours gymnique à base de plots, de cerceaux et de cordes. Au cours des trois récréations successives, j’encadre les élèves volontaires (ils sont tous volontaires) pour effectuer le parcours ; ils ne doivent pas toucher au matériel avec leurs mains (heureusement il leur reste leurs pieds). Tout le monde est content des exercices physiques proposés, je me sens satisfaite et utile à la société.

         Vendredi 15 mai, même assiduité aux toilettes le matin à l’arrivée des enfants. Il n’y a plus d’essuie-mains dans le distributeur alors je cours en chercher, puis je propose au collègue remplaçant (qui a en charge six élèves, trois CE1 et trois CE2) de lui apporter mon aide, notamment auprès d’Anaëlle, en CE1B, dont je connais les difficultés, ayant effectué trois semaines de remplacement dans sa classe, cette salle-là justement où nous sommes installés. Lire au sujet de cette fameuse classe mon post précédent Mes deux journées de pré-rentrée.

Je resterai là toute la journée, m’occupant, outre d’Anaëlle, du travail des deux autres élèves de CE1B : Morgan (un garçon) et Julia, pendant que mon collègue fait cours aux CE2.

         Pendant la pause-déjeuner, je proposerai au directeur de photocopier pour son école la fiche pédagogique envoyée par l’inspection, proposant « des idées pour des récréations en respectant la distanciation sociale ». Il me remerciera chaleureusement, le plaisir est pour moi, le partage est dans ma philosophie.

         J’installerai pour les récrés de l’aprèm un parcours sportif différent de la veille, avec toujours le même matériel basique, pour la plus grande joie des enfants (du CP au CM2), de leur maître ou de leur maîtresse.

Lundi 18 mai, eh bien j’irai là où l’on me demandera d’aller, je sais m’adapter, je ne suis pas à cours de ressources, j’aime mon nouveau métier.

mercredi 13 mai 2020

Mes deux journées de pré-rentrée


Passage express lundi matin à mon école de rattachement, le temps de revoir (de loin) mes collègues, de m’affubler d’un masque à usage unique qui n’a pas tardé à m’embarrasser car j’ai eu envie d’un café, et la secrétaire de l’inspection m’appelait pour me donner mon affectation pour la semaine a-t-elle précisé.

J’ai fini tranquillement ma tasse puis j’ai repris ma voiture pour me rendre à l’école élémentaire de la petite ville d’à côté, celle où j’avais effectué un remplacement de trois semaines dans la fameuse classe de CE1B où les enfants tombaient malades comme des mouches, terrassés par ce qu’à l’époque (fin janvier début février) on appelait une forte grippe.

Durant cette période, il n’y a pas eu un jour où j’ai travaillé avec la classe entière. Certains arrivaient le matin avec une petite mine et repartaient chez eux le midi après appel à leurs parents parce qu’ils s’étaient écroulés sur leur table, parce qu’ils toussaient, parce qu’ils avaient mal au ventre, parce qu’ils avaient vomi, parce que leur température dépassait les 38°C.

Les premiers signes sont apparus pour moi le mercredi avec un mal de gorge ; le jeudi j’ai eu mal à la tête, des courbatures et mon système respiratoire a commencé à s’encombrer ; le vendredi (dernier jour de classe avant les vacances) je me suis réveillée avec une forte fièvre mais j’ai décidé d’aller quand même à l’école car je ne voulais pas être délestée d’un jour de carence.

À la récré de dix heures j’ai pris rendez-vous avec mon médecin traitant, au cours de la journée j’ai clôturé mon remplacement (corrections, mise en ordre du cahier-journal, rangement de mes affaires…), avec les élèves présents on a fait des jeux de société et un goûter l’après-midi mais je n’en menais pas large…

Rentrant chez moi je me suis mise au lit frigorifiée et tremblotante avec 38,9°C au thermomètre, à dix-neuf heures dix j’étais chez le médecin qui, après m’avoir examinée et déclaré que ce n’était pas la grippe, m’a prescrit du Doliprane, du pschitt pschitt pour le nez, du sirop et du repos.

Bonjour le début des vacances d’hiver. Le samedi j’ai dormi, le dimanche j’ai dormi, le lundi j’ai préparé mes affaires pour mon départ dans le Jura avec ma mère, le mardi on est parties, dans la nuit je n’ai pas cessé de tousser, le mercredi matin j’ai pris rendez-vous chez le médecin de la station qui m’a donné des antibiotiques, j’ai dormi tout l’après-midi et encore toute la nuit, le jeudi je n’étais pas plus vaillante…

Je n’ai pas fait de ski m’en sentant tout bonnement incapable, juste une balade en raquettes le vendredi après-midi et de courtes promenades. Avec ma mère nous avons visité les musées des alentours, elle préparait de bons petits plats midi et soir, je n’avais pas trop d’appétit mais je n’ai pas souffert d’une perte de goût, tant mieux.

De retour à mon domicile, poursuivant le traitement antibiotique, je n’ai fait que dormir, encore et encore, ainsi j’étais fraîche et dispose pour retourner au travail le lundi 24 février au matin. C’est alors que le virus, qui jusqu’alors se limitait à faire des dégâts en Chine, s’est imposé en Europe de façon bien réelle.

Voilà toute l’histoire. Depuis j’ai revu mon médecin traitant qui n’exclut pas que j’ai été frappée d’une forme particulière du Covid-19, comme de nombreuses autres personnes début 2020.

Lundi 11 mai, donc, réunion de l’équipe enseignante, chacun-e dans un coin de la classe avec un masque à usage unique sur le visage, son gel hydroalcoolique personnel à portée de main puisque les flacons promis par l’administration n’avaient pas encore été livrés (mardi soir il n’y en avait toujours pas), point sur les enfants qui seraient présents dès jeudi 14 mai et ceux qui ne reprendraient la classe que mardi 2 juin, passage de l’infirmière pour répondre aux questions et évaluer le respect du protocole sanitaire (loin d’être au top), encadrement des huit enfants de soignants occupant la salle attribuée au centre de loisirs pour permettre aux enseignant-es de l’école de préparer leur classe, de repenser l’espace, de condamner l’accès au matériel pédagogique collectif (bibliothèque, jeux de société, outils de géométrie…).

Mardi 12 mai, comme le nombre d’enfants du personnel prioritaire est monté à treize, il a fallu faire deux groupes dans deux endroits différents. J’ai encadré les cinq élèves de maternelle dans la salle du centre de loisirs en compagnie d’une ATSEM : Marianne le matin, Martine l’après-midi.

Nous avons expérimenté l’application du protocole, une place attitrée à chacun-e sur une table pour le travail de classe et autres activités éducatives, leur manteau déposé sur le dossier de leur chaise, un lavage des mains régulier, le portage du masque en permanence pour les adultes (je ne me serais pas crue capable de le supporter pourtant je l’ai fait et a priori ça ne gênait pas plus que ça les enfants), par contre pour le jouet personnel il faudra repasser, pour la récré sans rien à manipuler c’est pareil, les petits ne sont pas à cours d’idées pour s’amuser avec des fleurs cueillies dans la pelouse ou des pommes de pin ramassées sous les arbres…

J’ai installé dans la cour un parcours sportif avec des plots et des cerceaux auxquels les enfants n’avaient pas le droit de toucher, ça a très bien marché, ils étaient très contents de pouvoir sauter, courir, contourner, slalomer…

Jeudi 14 mai ce sera une autre paire de manches mais Cool Raoul on n’est pressé de rien, on n’a pas le bac à leur faire passer, juste une rentrée des classes extraordinaire à prendre comme telle, avec sérieux, certes, mais humour aussi ; enfin c’est ce que je compte faire.

Quand même, pour finir, un des collègues de l’école l’a attrapé, le coronavirus, et heureusement pour lui, il s’en est bien sorti.

mardi 5 mai 2020

Ma journée d'accueil à l'école maternelle La Fontaine



Dimanche soir, j’ai préparé mes affaires comme je n’avais pas eu l’occasion de le faire depuis longtemps. En effet, lundi 4 mai, je suis attendue à l’école maternelle La Fontaine pour assurer l’accueil des enfants du personnel soignant sans autre moyen de garde.

Deux masques à usage unique m’ont été fournis par l’administration dans une enveloppe scellée à mon nom (je suis allée les chercher le jour de la rentrée des vacances de printemps, le 20 avril) et j’ai acquis depuis peu un flacon personnel de gel hydroalcoolique, plus pratique finalement que l’eau, le savon et la serviette.

Lundi matin, le réveil sonne à six heures trente ; une éternité que ça n’était pas arrivé, la première fois depuis le passage à l’heure d’été. Ça n’a pas dû plaire à Lutin, ma petite chatte blanche, qui, sans vouloir me faire du mal (elle en est bien incapable) me marche sur le visage, dérape au niveau de ma joue droite, se rattrape en sortant ses griffes… Je sens ma peau se déchirer puis le sang couler tout de suite après.

Au moins, c’est une façon radicale de me sortir vite fait du lit. Dans la salle de bain, devant le miroir, je constate l’ampleur des dégâts : une longue balafre horizontale qui va du nez jusqu’à l’oreille. Me voilà équipée pour aller travailler.

Nourrissage de mes petites bêtes qui ont droit à du poulet cuit la veille (moi aussi j’en aurai pour midi, cuisiné aux poivrons et aux tomates avec du riz basmati), mug de café et infos toujours aussi floues sur le déconfinement à la radio, lit en position canapé, toilette, habillage, coiffage, léger maquillage. Je prends mon ordi, ma trousse d’école, mon déjeuner, ma thermos de café, l’attestation délivrée par l’inspection uniquement pour ce jour et hop ! En voiture Simone !

Changement de commune (j’avais été affectée à l’école maternelle Joliot Curie les deux fois précédentes avec les deux mêmes collègues) et de mode de fonctionnement (un seul enseignant avec une ATSEM, repas du midi pris avec les enfants qui ont apporté un pique-nique ou un plat à réchauffer).

Respect des gestes barrières et de la distanciation sociale entre adultes, mais il est clair qu’avec les enfants, c’est beaucoup plus difficile pour la distanciation sociale, notamment lorsqu’on les aide dans leur travail de classe, il est nécessaire de s’approcher d’eux et de leurs cahiers. Je n’ai toutefois pas la sensation de me mettre en danger ni de mettre en danger les autres.

Le lavage des mains est régulier, on évite de les porter à son visage, les surfaces (sols et tables, poignées de porte, interrupteurs) sont nettoyées régulièrement, la salle est aérée, j’organise des activités sportives à l’extérieur (parcours pour patinettes avec des plots, jogging en longeant les murs de la cour de l’école) et… comme l’ATSEM me dit n’en avoir jamais porté, je ne mets pas de masque et c’est aussi bien comme ça.

Quatre enfants se sont présentés avec leurs parents ce lundi matin-là, quatre filles : une petite section, une élève de CE1, deux sœurs, l’une en grande section et l’autre en CM2. Il est sûr qu’à ce compte-là, le travail apparaît relativement facile.

Par contre, je comprends très bien que la rentrée du 11 mai (en fait le 14 pour les enfants) puisse être anxiogène et prise de tête. Nous en débattrons ce jour à treize heures sur Zoom lors d’un conseil des maîtres.

Sur la route du retour, je m’arrête chez Truffaut pour acheter du terreau, il y en a à foison, de quoi faire pousser des milliers de jardins extraordinaires. Au rond-point juste avant mon village, je me fais contrôler par des gendarmes souriants (aucun ne porte de masque), j’ai mon attestation, je suis en règle, la vie est belle.

vendredi 1 mai 2020

Cinq jours de classe virtuelle (épisode 5)


Les « vacances apprenantes » : moi aussi, j’ai appris !

Sur les sept familles volontaires que j’ai contactées, les sept ont répondu présentes. J’ai envoyé le code de connexion dans un deuxième temps seulement, voulant d’abord m’assurer que je m’adressais bien aux bons destinataires.

Lundi 13 avril 2020, 9 heures 55, c’est le début de l’aventure.

Les élèves « arrivent » en classe les uns après les autres, je découvre leur visage, leur maman n’est pas loin. On se dit bonjour, on se présente, on se concentre et on commence.

Pour la mise en train, je leur demande d’énumérer les lettres dans l’ordre alphabétique, de nommer et de dénombrer les voyelles et les consonnes.

L’on passe à la phonologie avec l’écoute d’une liste de mots qui ont un son en commun (il s’agit de révisions), les élèves doivent l’identifier puis écrire sur leur ardoise la lettre correspondant à ce son, en l’occurrence pour ce premier jour c’est la lettre d.

Chacun-e présente son ardoise face à la caméra pour que je puisse valider, puis je propose une dictée de syllabes et de mots simples pour les CP, d’une phrase pour les deux CE1. 

Nous continuons par la lecture des pages 36 et 37 du manuel « Bulle » que j’affiche à l’écran. Le texte, lu par les CE1, parle d’un doudou perdu.

Pause pipi, phase détente, étirements, mouvements des épaules, de la tête et des bras, bâillements, sourires, bravos.

En mathématiques, l’on débute par la comptine numérique (0 à 10 le premier jour, 0 à 20 le deuxième jour, etc.) puis par une dictée de doigts (CP) et du calcul mental : écrire le nombre suivant (CE1). Nous terminons par deux problèmes additifs affichés à l’écran et lus par les CE1.

Le système de l’ardoise fonctionne très bien avec les enfants. Moi aussi j’en ai une, j’y écris les réponses exactes et je leur montre pour qu’ils se corrigent si besoin.

À ce compte-là il est déjà onze heures passé ! Je termine par la lecture de l’album « Serpolet s’ennuie » où il est question d’un doudou qui veut partir de chez lui. Je tourne les pages, c’est un « vrai » livre, je présente les images au fur et à mesure.

Les enfants écoutent l’histoire en serrant leur doudou que je leur ai demandé d’aller chercher avant de démarrer la lecture. C’est émouvant de les voir ainsi chez eux, certains en pyjama. C’est ça aussi l’école à la maison, une certaine intimité partagée.

Pour éviter la routine, je change de haut tous les jours (ce qui n’est pas le cas pour tous les enfants). La maîtresse est lavée, coiffée, habillée, maquillée, énergique, bienveillante et de bonne humeur.

Bien sûr il y a eu des problèmes de connexion, je n’ai jamais eu le groupe au complet : six élèves les trois premiers jours, quatre le jeudi et cinq le vendredi. Un bon score finalement, non ? 

En aval de chaque cours, envoi personnalisé par courriel des documents utilisés et des fiches d’entraînement à tout le monde ; félicitations, encouragements, à demain, alors ?

En fait, avec le directeur, ça nous a échappés que le lundi 13 avril était férié (lundi de Pâques) mais finalement ça n’a choqué personne qu’on travaille ce jour-là.

jeudi 30 avril 2020

Cinq jours de classe virtuelle (épisode 4)


         Le directeur m’envoie les tables d’addition sous forme de « maisons des nombres », des progressions en calcul mental et des séries de problèmes niveau CP et CE1. Le premier jour du stage, nous proposerons des problèmes additifs.

Il m’explique que sur la plateforme du CNED, on peut insérer des documents de travail que les élèves pourront visualiser au fur et à mesure de la séance.

         Je lui transmets les pages 36 et 37 du manuel « Bulle » dont j’ai fait une copie d’écran, la fiche du [d] de Zaubette (entraînement à la lecture de syllabes, de mots, de phrases, d’un texte), celle d’Elaurys et la comptine du son [d] d’Ipôtame.

J’ouvre ma « classe à la maison » avec des codes de connexion valables un mois : un pour moi en tant qu’administratrice, un autre pour les participants. Prise en main de la plateforme et de ses possibilités, téléchargement des documents dont je me servirai le premier jour.

Je tape une fiche de préparation détaillée que j’imprime pour l’avoir à portée de main lorsque je serai devant l’ordinateur et donc devant « mes » élèves, je choisis un album à leur lire pendant le dernier quart d’heure, je contacte chaque famille concernée par un mail personnalisé en indiquant le prénom de l’enfant, les horaires, le déroulement, les modalités.

Les CP devront avoir préparé leur livre « Bulle », tout le monde aura une ardoise, un feutre ou une craie, un cahier de brouillon et de quoi écrire.

Nous avons six heures de cours à répartir entre le lundi 13 et le vendredi 17 avril. Nous décidons de faire travailler les élèves environ une heure et quart sur les cinq jours. Ni trop tôt ni trop tard dans la matinée, commencer à dix heures nous semble un bon compromis.

Après chaque séance, vers onze heures et demie, nous nous appellerons pour un « débriefing » puis nous nous mettrons d’accord sur le programme du lendemain matin.