vendredi 1 mai 2020

Cinq jours de classe virtuelle (épisode 5)


Les « vacances apprenantes » : moi aussi, j’ai appris !

Sur les sept familles volontaires que j’ai contactées, les sept ont répondu présentes. J’ai envoyé le code de connexion dans un deuxième temps seulement, voulant d’abord m’assurer que je m’adressais bien aux bons destinataires.

Lundi 13 avril 2020, 9 heures 55, c’est le début de l’aventure.

Les élèves « arrivent » en classe les uns après les autres, je découvre leur visage, leur maman n’est pas loin. On se dit bonjour, on se présente, on se concentre et on commence.

Pour la mise en train, je leur demande d’énumérer les lettres dans l’ordre alphabétique, de nommer et de dénombrer les voyelles et les consonnes.

L’on passe à la phonologie avec l’écoute d’une liste de mots qui ont un son en commun (il s’agit de révisions), les élèves doivent l’identifier puis écrire sur leur ardoise la lettre correspondant à ce son, en l’occurrence pour ce premier jour c’est la lettre d.

Chacun-e présente son ardoise face à la caméra pour que je puisse valider, puis je propose une dictée de syllabes et de mots simples pour les CP, d’une phrase pour les deux CE1. 

Nous continuons par la lecture des pages 36 et 37 du manuel « Bulle » que j’affiche à l’écran. Le texte, lu par les CE1, parle d’un doudou perdu.

Pause pipi, phase détente, étirements, mouvements des épaules, de la tête et des bras, bâillements, sourires, bravos.

En mathématiques, l’on débute par la comptine numérique (0 à 10 le premier jour, 0 à 20 le deuxième jour, etc.) puis par une dictée de doigts (CP) et du calcul mental : écrire le nombre suivant (CE1). Nous terminons par deux problèmes additifs affichés à l’écran et lus par les CE1.

Le système de l’ardoise fonctionne très bien avec les enfants. Moi aussi j’en ai une, j’y écris les réponses exactes et je leur montre pour qu’ils se corrigent si besoin.

À ce compte-là il est déjà onze heures passé ! Je termine par la lecture de l’album « Serpolet s’ennuie » où il est question d’un doudou qui veut partir de chez lui. Je tourne les pages, c’est un « vrai » livre, je présente les images au fur et à mesure.

Les enfants écoutent l’histoire en serrant leur doudou que je leur ai demandé d’aller chercher avant de démarrer la lecture. C’est émouvant de les voir ainsi chez eux, certains en pyjama. C’est ça aussi l’école à la maison, une certaine intimité partagée.

Pour éviter la routine, je change de haut tous les jours (ce qui n’est pas le cas pour tous les enfants). La maîtresse est lavée, coiffée, habillée, maquillée, énergique, bienveillante et de bonne humeur.

Bien sûr il y a eu des problèmes de connexion, je n’ai jamais eu le groupe au complet : six élèves les trois premiers jours, quatre le jeudi et cinq le vendredi. Un bon score finalement, non ? 

En aval de chaque cours, envoi personnalisé par courriel des documents utilisés et des fiches d’entraînement à tout le monde ; félicitations, encouragements, à demain, alors ?

En fait, avec le directeur, ça nous a échappés que le lundi 13 avril était férié (lundi de Pâques) mais finalement ça n’a choqué personne qu’on travaille ce jour-là.