Lundi 15 juin,
prise de poste à l’école maternelle La Fontaine (celle des dessins à la craie)
pour un remplacement d’une semaine. Dix élèves sont présents (petite, moyenne
et grande section), ils ont déjà leur place attitrée car ils ont travaillé dans
cette salle de classe les deux semaines précédentes avec une autre enseignante.
Je me
présente, le masque de rigueur dissimulant une grande partie de mon visage. J’écris
mon prénom sur le tableau dans les trois écritures. Je les appelle par leur
prénom les un-e-s après les autres, les engageant à me répondre « bonjour »,
« je suis présent-e », à lever la main ou à faire un petit signe,
comme bon leur semble.
D’ailleurs au
fait, quel jour sommes-nous ? Je leur pose la question. Elora (grande
section) lève le doigt et dit « lundi ». J’écris LUNDI au tableau et
je poursuis. Oui mais lundi combien ? De quel mois de l’année ? Nous
sommes en quelle année ? Anissa (grande section) sait que nous sommes au
mois de juin. J’écris la date complète, en cursive et en capitale (j’ai cinq
moyennes sections et trois petits dans la classe), on la répète ensemble puis
individuellement (les deux filles de grande section principalement).
Chystèle
(ATSEM) et Alexandra (animatrice) sont avec moi dans la classe, elles prennent
en charge le plan de travail d’Elora
et d’Anissa, très consistant. La directrice apporte des coloriages codés pour
les petites sections et m’apprend que Mia est très avancée, que je peux lui
donner le travail des moyens.
Je propose
donc à ces cinq-là (et à Mia) d’écrire la date qui se trouve au tableau (celle
qui est soulignée, je leur montre) sur une feuille lignée que je leur distribue
en leur demandant de préparer leur crayon à papier (ils ont leur matériel
personnel sur leur table, tout ce qu’il faut, même une bouteille d’eau). Je
passe les voir les un-es après les autres pour les guider, pour m’assurer qu’ils
ont compris, qu’ils se mettent au travail.
La directrice
me transmet les fiches agrafées à faire
cette semaine en moyenne section, il y en a un paquet. Elle m’informe aussi du
projet de la carte pour la fête des pères (ici tous les enfants ont un papa).
Camélia et
Adama s’activent avec les crayons de couleur, du jaune, du bleu, du noir, et
comptent les points (un, deux ou trois) dans les cases avant de colorier de la
couleur demandée.
J’entame la première
page du plan de travail des moyens (Imany,
Tiffany, Alana, Alexandre et Zahra). Il s’agit de relier un nombre (un, deux,
trois, quatre, cinq) à la quantité d’objets dessinés correspondants. Je demande
à Mia si elle veut faire ce travail, elle me dit oui d’un signe de tête, je lui
donne le dossier d’exercices, elle s’en sort très bien.
La récré est de
dix heures à dix heures et demie, seul « mon groupe » est présent dans
cette partie de la cour ; des échasses, des cerceaux, de grosses craies sont
mises à leur disposition.
Après et
jusqu’à l’heure de la cantine, je les inviterai à continuer leur collier (en respectant
un rythme de couleur) puis je les laisserai jouer, chacun sur son espace
constitué de deux petites tables, avec interdiction de se lever et d’échanger
des choses.
Au fur et à
mesure, je baisserai la garde, les autorisant à jouer par terre (les enfants
adorent ça) séparément, puis les autorisant à jouer ensemble, et finalement à aller
d’un coin jeu à un autre, selon leur envie du moment. Les mains resteront
lavées régulièrement, sous la vigilance et la bienveillance de Chrystèle et
Alexandra.
Voir ci-dessous les photos de la classe « avant » et « après » :
Pause déjeuner (repas froid) dans « ma » classe, le premier jour. Je prends soudain conscience de la disparition des affichages indispensables en école maternelle. Ni jours de la semaine, ni mois de l’année, ni calendrier, ni bande numérique. Il reste des morceaux de « patafix » collés au mur, au-dessus et de part et d’autre du tableau. Il n’y a plus rien pour compter ou pour lire, se repérer dans le temps.
J’aurai tôt fait de remédier au problème, de rétablir tout ça, les repères essentiels, afin de démarrer chaque journée de classe dans la conscience du temps présent, du temps qui passe, de celui à venir. Je photocopierai à chaque élève un calendrier du mois de juin et dès le mardi 16, nous barrerons les jours passés, nous entourerons celui d’aujourd’hui, nous dessinerons des soleils car il a fait beau tous les matins de cette semaine-là.
Vendredi 19
juin après-midi, pour la récréation, je sors une flopée de ballons de toutes
les couleurs ! On les fait rouler, on les envoie en l’air, on dribble, on
shoote, on se fait des passes, c’est la fête, on se lâche, ça fait du bien !
La
dernière partie de ma dernière journée en compagnie de « mes » dix
petits élèves et de Chrystèle et Alexandra, volubiles et souriantes, l’émotion
sera telle que j’en oublierai de porter « le » masque. Attention, y’a
d’la relâche !
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