Les vacances
scolaires ont débuté vendredi 3 juillet au soir mais j’ai souhaité participer
au dispositif « école ouverte » organisé pour la semaine du 6 au 10
juillet dans mon école de rattachement.
Je me sentais
d’attaque pour assurer trois heures de cours tous les matins pendant cinq jours
auprès d’une quinzaine d’élèves qui bénéficieraient, l’après-midi, d’activités
sportives, artistiques et culturelles dans l’école ou à l’extérieur.
Jeudi 2
juillet, j’ai reçu par mail la liste des enfants inscrits dans mon groupe (le
11, classe 9), tous des CM1 mais issus de cinq établissements différents sur la
ville. Six filles et huit garçons dont je ne connaissais rien encore, avec lesquels
j’allais travailler. Ça tombait bien, je faisais la classe à des CM1 depuis le
22 juin, j’étais déjà rôdée, je pourrais reprendre certaines de mes séances,
celles qui avaient bien marché.
Lundi 6
juillet, 8 heures du matin, je prends possession de la classe 9 intitulée
pompeusement « salle vidéo ». En fait c’est un bazar sans nom, un
débarras rempli de cartons, de matériel de bric et de broc, il n’y a pas de
tableau, ni à craie ni numérique (contrairement à la majorité des autres
classes), c’est le grand désarroi soudain.
Par contre,
il y a de grandes tables allongées que je m’empresse de disposer en U, je ne
vais pas me priver. Dans la salle d’à-côté, inoccupée, je trouve un tableau
transportable, des chaises, deux tables carrées, ça va suffire à mon bonheur.
Je débusquerais un deuxième tableau dès le mardi matin, un seul n’était pas
suffisant.
Je m’installe
à « mon » bureau, je prépare les affaires dont j’aurais besoin pour
assurer cette matinée, j’en ai écrit le déroulement sur le cahier à spirales
qui me sert de cahier journal. J’ai apporté des feuilles de couleur, des
feutres, des crayons, des stylos, je les dispose sur une table, nous les utiliserons
pour la réalisation des étiquettes prénom.
Ça y est, c’est
l’heure d’accueillir les élèves, me présenter masquée puisque ça reste la
règle, respirer à l’air libre dans la classe lorsque je suis postée au tableau
ou à mon bureau, remettre le masque lorsque je m’approche pour voir l’avancée
de leur travail. J’ai parfaitement intégré mes nouvelles conditions d’enseignement,
je fais avec, ça ne m’empêche pas d’éprouver du plaisir à accompagner les
enfants dans leur soif de savoir.
Neuf présents
seulement le premier jour. Pendant qu’ils planchent sur le questionnaire de
présentation dont j’ai écrit le plan au tableau, j’appelle sur mon portable
(sans masquer mon numéro) les parents des cinq autres, tous ayant une bonne
raison de ne pas avoir mis leur enfant à l’école ce matin. J’explique le
fonctionnement de la semaine, je donne l’adresse de l’école, oui il/elle peut
venir dès cet après-midi, je compte sur vous, au revoir ! J’assure ainsi
ma fermeté devant ceux qui sont là ; j’ai une certaine exigence (et de la
bienveillance), qu’ils se le tiennent pour dit.
Cependant, je
laisserai une place importante à la parole, je leur demanderai d’exprimer des
choix, des avis, des préférences, ils devront argumenter, décrire, définir, appréhender,
écouter les autres, attendre pour parler… Nous ferons une lecture suivie du
petit roman « Le coupeur de mots » de Hans Joachim Schädlich (série de
livres trouvée dans la bibliothèque de l’école) et j’insisterai sur la lecture
à haute voix.
Dictionnaire,
Bled ou Bescherelle nous permettront d’enrichir nos connaissances, la table de
Pythagore est un outil efficace pour réviser les tables de multiplication, le
calcul en ligne un bon moyen de réflexion et de concentration, la dictée quotidienne
une façon de se remémorer les homophones… Je n’ai pas pu mener à bien tout ce
que j’avais prévu, le rythme était déjà soutenu, il ne fallait pas bâcler.
Quelle
satisfaction d’avoir travaillé ainsi en groupe restreint d’élèves, ce qui permet
de développer une attention particulière pour chacun d’entre eux, de prendre en
compte leurs besoins, de dialoguer, d’échanger !
Au final, dix
élèves en moyenne par matinée, avec une seule qui n’est jamais venue, sa mère m’ayant
dit qu’elle avait de la fièvre, alors oui, qu’elle reste chez elle, c’est
mieux, elle ne pourra venir à l’école qu’avec un certificat du médecin, je lui
souhaite un bon rétablissement, à bientôt madame.
Les photos
ci-dessous s’ajoutent à mon enthousiasme, viennent corroborer mon discours.
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