Voilà, c’est
ce qu’on dit, on verra bien, on va
faire ce que le gouvernement nous demande, on va sortir avec des masques que
nous n’avons toujours pas, on va respecter la
distanciation physique puisqu’il n’est plus question, dans les discours, de
la distanciation sociale des débuts,
on va appliquer les gestes barrière (car le s du pluriel a mystérieusement disparu), on va se laver les mains
cinquante fois par jour, on va nettoyer ce que l’on touche et ce que les autres
touchent aussi, on va appliquer le protocole de déconnade déconfinement à
la lettre, et s’il faut redéconner reconfiner on se reconfinera, on fera
tout comme ils nous disent, hein, parce qu’on veut vivre, quoiqu’il en coûte…
En ce qui me
concerne professionnellement, je suis déjà sûre d’une chose, c’est que je ne
travaillerai pas dans mon école de rattachement. Nous sommes neuf (y compris le
directeur et deux enseignantes du RASED) à reprendre en présentiel ; a priori quinze enfants seulement reviendront
à l’école à partir du jeudi 14 mai. Je serai donc affectée dans une autre école
de la circonscription, c’est ce que la secrétaire m’a annoncé au téléphone, laquelle
je ne sais pas encore mais c’est comme ça, c’est mon job, alors oui, pour moi c’est
clair, lundi 11 mai 2020, on verra bien.
À (ré)écouter
sans modération, la lucidité et l’acidité de Fabrice Luchini, invité de la
matinale de France Inter le 5 mai 2020 (interviewé par Léa Salamé). Chapeau, l’artiste !