vendredi 8 mai 2020

On verra bien


Voilà, c’est ce qu’on dit, on verra bien, on va faire ce que le gouvernement nous demande, on va sortir avec des masques que nous n’avons toujours pas, on va respecter la distanciation physique puisqu’il n’est plus question, dans les discours, de la distanciation sociale des débuts, on va appliquer les gestes barrière (car le s du pluriel a mystérieusement disparu), on va se laver les mains cinquante fois par jour, on va nettoyer ce que l’on touche et ce que les autres touchent aussi, on va appliquer le protocole de déconnade déconfinement à la lettre, et s’il faut redéconner reconfiner on se reconfinera, on fera tout comme ils nous disent, hein, parce qu’on veut vivre, quoiqu’il en coûte…

En ce qui me concerne professionnellement, je suis déjà sûre d’une chose, c’est que je ne travaillerai pas dans mon école de rattachement. Nous sommes neuf (y compris le directeur et deux enseignantes du RASED) à reprendre en présentiel ; a priori quinze enfants seulement reviendront à l’école à partir du jeudi 14 mai. Je serai donc affectée dans une autre école de la circonscription, c’est ce que la secrétaire m’a annoncé au téléphone, laquelle je ne sais pas encore mais c’est comme ça, c’est mon job, alors oui, pour moi c’est clair, lundi 11 mai 2020, on verra bien.

À (ré)écouter sans modération, la lucidité et l’acidité de Fabrice Luchini, invité de la matinale de France Inter le 5 mai 2020 (interviewé par Léa Salamé). Chapeau, l’artiste !